
La perception du conte de fée
Il était une fois, l’entrepreneur qui est victime d’une perception qui est souvent influencée par la mise en valeur de l’autonomie, d’un potentiel succès financier et par l’idée d’être son propre patron. Il est vrai que certains démarrages d’entreprise deviendront le rêve entrepreneurial, mais une grande majorité se terminera par une fin moins glorieuse. La pression exercée sur l’entrepreneur pour atteindre cet idéal est souvent lourde et se répercute non seulement sur sa vie professionnelle mais aussi personnelle.
Les citations de motivation et de persévérance sont communes sur les médias sociaux. Toutefois, le réel défi est de savoir tracer la limite entre cette persévérance et l’acharnement. Quand devons-nous cesser d’y croire et passer à autre chose? Contrairement à la pensée populaire, cette question doit être soulevée et souvent, le plus tôt est le mieux.
Les risques
La période sur laquelle l’entrepreneur persévérera sera proportionnelle aux conséquences auxquelles il devra faire face. Ces dernières peuvent alors devenir rapidement hors de contrôle. C’est aussi cela être entrepreneur, savoir quand prendre les décisions difficiles et en assumer les retombées.
Le problème est que les entrepreneurs sont par nature des gens proactifs, positifs et qui aiment relever des défis. Ce sont ces qualités qui distinguent les entrepreneurs de qualité et suffisamment persévérants pour mener cette vie qui a souvent des débuts difficiles. Leur entreprise devient vite un projet de vie, une fierté. L’abandon est donc très difficile et va contre leur nature. Mais ce profil a les inconvénients de ses avantages. Le risque est réel, celui de basculer vers l’acharnement.
Dans le même fil que les phrases de motivation, les médias sociaux prônent l’accès à la deuxième chance. Il faut échouer pour s’améliorer et l’important est de se relever. Toutefois, la réalité est beaucoup plus dure.
L’entrepreneuriat est vu comme une menace pour un employeur potentiel. Ce dernier y percevra une personne indépendante qui apprécie les petites structures flexibles qu’elle a l’habitude de contrôler. De plus, une nouvelle tendance du marché est de faire des enquêtes de crédit à l’embauche. Donc, dans l’éventualité où l’échec professionnel a frappé personnellement, il sera impossible de passer cette étape pour un nouvel emploi. C’est dire que la deuxième chance n’existe pas vraiment, bien qu’elle soit valorisée socialement.
Les risques sont donc très grands, alors pourquoi démarrer en affaires?
Introduction à l’entrepreneur
On ne devient pas entrepreneur. Cela peut sembler cliché, mais la tolérance à l’incertitude et à la prise de risques de même que le côté innovateur doivent être inné. Paradoxalement, l’entrepreneur est aussi anxieux, d’où un grand besoin de contrôler son environnement. Cela explique pourquoi il lui sera souvent difficile d’être confortable en tant qu’employé. Perfectionniste et entier, il lui est difficile d’envisager se retrouver devant des patrons insatisfaits ou une structure inefficace.
En effet, les compétences d’un entrepreneur dépassent souvent son champ d’expertise. Son habitude, de voir les choses dans sa globalité, l’amènera inévitablement à vouloir élargir ses tâches vers d’autres départements.
Cela vient du fait qu’être entrepreneur veut aussi dire superviser toutes les sphères d’expertises nécessaires à une entreprise. Comptabilité, légale, gestion, ressources humaines, … Souvent construite autour de la compétence de son fondateur, l’entreprise a de nombreux besoins qui ne sont pas en relation avec cette dernière. Alors que cela demande une formation continue, cette nécessité est aussi très stimulante, motivante et empêche l’ennui des tâches répétitives.
Toutefois, le réalisme nous enseigne qu’un intérêt ou une connaissance dans un domaine ne fait pas de nous un expert. Il est donc d’une importance primordiale de s’entourer de plus compétent que nous dans ces volets professionnels. L’idée d’un conseil d’administration est donc toujours à considérer.
En conclusion
Le conte de fée entrepreneurial est en fait, loin d’en être un. La fin de l’histoire est exceptionnellement accompagnée de : il fut un grand succès et eu beaucoup de franchises! En revanche, beaucoup ont de beaux succès d’ampleur plus accessibles. Par conséquent, débuter son entreprise tout en conservant un emploi peut être une bonne décision, mais un adage dit que si on ne se met pas en danger, il est impossible de réussir à son plein potentiel. Il s’agit donc souvent de la première décision d’un entrepreneur.
Au risque de décevoir, là encore, aucune décision n’est la bonne. L’adage est certainement valide, mais la réalité nous éloigne un peu plus du conte de fée, et cela arrive généralement au début de chaque mois, au paiement du loyer.
La vérité est que le mode d’emploi pour l’entrepreneur est directement lié à la personne elle-même. Quel est le niveau de risque qu’elle est prête à accepter? Selon moi, la limite est franchie lorsque nos motivations initiales sont éclipsées par le stress, l’angoisse et une diminution de la qualité de vie. Toutefois, l’évaluation de cette dernière est aussi un facteur variable d’une personne à l’autre.
Finalement, l’histoire entrepreneuriale présente plusieurs versions du prince charmant. Le château ne sera peut-être qu’un bungalow, mais le chemin demeurera captivant tant qu’on ne s’y perd pas. La meilleure façon d’éviter de s’égarer est de bien débuter l’introduction et de bâtir un plan d’affaires solide et objectif.
références
Grand prix pour la série portant sur les problèmes émotionnels des entrepreneurs – 8 parties
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Quand rien ne va plus, la vie continue du balado Ère d’Entreprise
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